Votes Concours d'écriture pour Halloween

Un vampire

Cachée derrière un arbre, j’attendais. Ils finiraient bien par ce pointer, ces morveux déguisés n’importe comment. Je humai l’air, dans l’espoir de sentir cette odeur familière de nourriture. Rien. Rien alors que la faim me torturait l’estomac ! C’est vraiment une blague. Et dire que c’est censé m’entraîner… Mais je ne pouvais pas protester, sinon c’était le monde entier contre moi.
Soudain, je perçus une odeur alléchante. Je scrutais la pénombre à la recherche de mon repas. Ah ! Les voilà. Ils étaient trois, un fantôme, une sorcière et un loup garou. Ah ah ! Je ricanai intérieurement en songeant qu’ils n’allaient plus vivre très longtemps. Voyant les trois morveux se diriger vers la maison à l’opposé, j’entrai dans leur esprit et envoyai une suggestion. Ils allèrent sonner à la maison près de laquelle je me cachais. J’avais pris soin de liquider la famille à l’intérieur. Lentement, je m’approchais à pas feutrés derrière eux. Je les entendais comparer leur nombre de bonbons. Je souris. Pour qui les bonbons ? Pour moi !
Soudain, je stoppai net. Une odeur désagréable bien que familière embaumait l’air. Je me retournai.
- Dylan ! murmurai-je si bas que lui seul pouvait m’entendre.
- Luna ! Comme on se retrouve ! répondit-il sur le même ton.
- Fiche le camp !
- Tu y crois vraiment ? J’aime bien t’admirer à l’œuvre.
- Tu veux surtout me piquer mon repas !
- Bah tu sais bien qu’il va fuir si tu continues à dire des bêtises.
Furieuse, je lui tournais le dos et fonçais sur les enfants et en liquidais deux. Et bien sûr, Dylan se servit du troisième comme si c’était sa proie.
- Tu vois, tu te sers comme si c’était ton gibier !
- Mais ça l’est, ma chère, dit-il en se léchant les babines.
- Très drôle.
Je me retournai et m’en allai à grands pas.
- Oh oh ! Tu vas répéter à ta maman tout ce qui s’est passe, hein ?
Ce fut la goutte qui fit déborder le vase, comme disent les humains. Je me jetai sur lui et le mordis à la gorge.
- Oh calmos ! Je me tais, c’est bon !
Je me relevai, la bouche maculée de sang noir.
- Espérons que tu n’aies pas réveillé un ange, répliquai-je, froide. Cette fois, je suis claire, fiche le camp.
Il s’en alla sans protester, pour une fois.

Il était une fois Halloween

Nous sommes à une époque lointaine, tellement lointaine que les hommes l'ont oublié de leur mémoire. A la veille de la journée des morts dans un village près d'une forêt, des paysans finissent de labourer les champs, les enfants courent dans les rues sous le regard de leurs mères. C'est la fin de la journée, les habitants retournent dans leurs chaumière. Les nuits sont fraiches et chaque maisonnée allume son feu. Les flammes dansent et chantent dans les âtres. On entend des rires s'échapper des murs. L'air ambiant est calme et paisible. Une nuit sans lune vient recouvrir la terre fertile rendant cette dernière déserte. Un silence de mort s'installe. Les animaux ont fuit, les arbres se taisent. Des ombres inquiétantes ondoient le long des arbres, du sol, des habitations... Les étoiles sont les seules spectatrices de ce déferlement funeste. Certaines des ombres se transforment, prenant une apparence monstrueuse. Les rires dans les maisons disparaissent, tout les habitants inquiets se terrent dans leurs maisons. Après avoir évalué la quantité d'êtres humains, ces ombres disparaissent en direction de la forêt afin de rendre compte à leurs semblables qui arrivent. Des créatures apparaissent à travers l'épaisse frondaison de la forêt. Cornes, crocs, tailles gigantesques tels sont les qualificatifs les plus communs. Certaines des créatures ont une apparence reptilienne, se sont les seuls que notre vocabulaire arrive à définir, les autres... que dire des autres... bec crochu, écailles, poils hirsutes, pieds, sabots tout se côtoie parfois dans un seul être. Les créatures des enfers se sont échappées? Pourquoi? Comment? Un bourdonnement inquiétant viens s'ajouter à l'affreux cortège. Un enfant observe la scène. Un enfant orphelin qui vit dans les rues. Un enfant banni car né d'une mère soit disant sorcière, brulée vive, et d'un père nomade au regard de tueur. Certains comparaient son regard à celui d'un loup. Cet enfant aperçoit au dessus des créatures bipèdes, quadrupèdes ou rampantes une horde de frelons géants chevauchés par d'immondes créatures gluantes. Les créatures approchent du village. Les habitants hurlent sur l'enfant, l'accusant d'être à l'origine de ce mal. Ils veulent l'offrir en sacrifice afin de calmer ces monstres et ainsi sauver leurs vies. L'enfant pensant qu'ainsi il pourrait sauver son village et enfin être accepté, décide d'aller à la rencontre des créatures. A la sortie du village, là où se trouvaient les champs, un grand loup l'observe. L'enfant se sentant observé, regarde en direction de l'animal. Un sentiment de sécurité l'envahit. Le loup approche puis à quelques mètres de l'enfant est pris par des convulsions qui ondoient, il se transforme en humain. L'enfant reconnait son père. Il lui apprend comment se transformer et arrêter le processus à mi chemin pour ressembler à une créature abominable. Ils approchent des démons sous leur forme intermédiaire. Rien ne se passe, les créatures les ignorent et continuent leur marche en direction du village. Voilà la solution: ne plus ressembler à un humain. Vite l'enfant rejoint le village sous sa forme de loup et avant d'atteindre les portes reprend forme humaine. Il essaye dans le peu de temps qui lui est imparti de convaincre les habitants de se déguiser en monstre. Certaines le prennent pour un fou, d'autres le croient. Arrivent les créatures, elles s'en prennent à tout les êtres humains qui ne se sont pas déguisés. Craquement d'os, odeur de sang, hurlements de terreurs déchirent la nuit. Au levé du soleil, les survivants remercient l'enfant et décident de se déguiser en monstre lors de la nuit des morts afin de préserver leur vie.
C'est depuis ce jour qu'est née la tradition d'Halloween.