Histoire des clans

Le désir et l’espoir font partie des forces les plus puissantes de la vie : ils nous poussent dans des retranchements inimaginables. Ce fut le cas pour deux éléments, attirés l’un par l’autre, ils ne cessaient de chercher à fusionner. Mais leurs différences étaient telles qu’ils ne pouvaient les rejeter dans une seule et même créature. Ainsi, ils parvinrent à en créer deux et accomplirent leur volonté enfin assouvie. De la sorte naquit deux créatures, de même origines, Mais si opposées qu’elles étaient séparées à des lieux et des lieux de l’autre et ignoraient l’existence de ce lien.

Pensez-vous que les forêts sont silencieuses ? Pour ceux qui savent écouter, elles ruissellent de mille chants et sont toujours agitées par cette vie incessante. Nunki le savait bien et vivait à l’écart des autres créatures et des humains. Faisant chemin seul, cet être se plaisait à contempler et étudier la vie. De temps en temps, il venait vers les plus désespérés, silencieux et les aidait. C’était une créature certes calme mais bienveillante et réconfortante. Souvent silencieuse, elle n'avait nul besoin de mots pour comprendre. Écrivant, Nunki se plaisait à offrir l’espoir grâce à ses histoires et parcourait les forêts, sans cesser de s’arrêter. Était-ce un être heureux ? Il ne saurait y répondre car il était sans cesse rongé par un manque, un désir qui le poussait à aller de l'avant. Marcher vers cette direction, encore et toujours. Lorsque la créature y pensait, elle sentait son cœur s’emballer. Tout son être était impatient d’atteindre ce but, mais quel but ?

Pensez-vous que la vie est ennuyeuse ? Pour ceux qui savent trouver, elle est le mélange de tant de contrastes que l’on ne se repose plus. Lyra vivait de cette manière-là. Une créature virevoltante et éclatante. Elle allait de prairie en prairie et offrait son humeur chaleureuse aux plus démunis. C’était un être qui appréciait chanter, sa mélodie ricochait parmi les âmes, créant milles éclats de soleils. Lyra débordait d’énergie et ne se posait jamais. Non, cet être avait besoin de consumer cette incroyable force de vivre qui coulait en ces veines, ainsi que d’en donner à autrui. Pourtant, était-ce une créature joyeuse ? Comment pourrait-elle y répondre si elle-même ne le savait pas ? Non, Lyra sentait son âme grignotée par une petite voix. Cette dernière lui susurrait des promesses et poussait son esprit à voyager. Toujours aller vers cette direction, vers ce mirage inconnu. La créature ne saurait dire pourquoi, mais elle était sûre d’atteindre un jour ce rêve, mais quel rêve ?

Les rencontres sont souvent fortuites. Le chaos et le hasard sont de bons marionnettistes du destin des êtres. Plus la créature sentait son but approcher, plus ses pas accéléraient, plus son pouls était saccadé. Puis Ils se croisèrent. Deux êtres si proches mais si différents, identiques mais opposés. Son regard se reflétait dans celui de l’autre. Sans dire mots, ils approchèrent. Énosë. Seul mot en leur esprit, le tout, l’union. Leurs doigts s’entremêlèrent. Ils ne désiraient former qu’un car ils le savaient, ils étaient liés : Lyra était Nunki, Nunki était Lyra. Il n’y avait rien de plus évident en leur âme et, ils partageaient aussi facilement leur passé que l’on peut échanger un regard.

Dur destin, cruel destin. Les deux créatures ne purent être Énosë. Ils furent séparés et disparurent en même temps que cet incendie qui rongeait les terres. Pris dans le feu de leurs émotions, ils ne se rendirent compte des flammes qui léchaient le sol qu’ils foulaient.
Pourtant, la force des sentiments, la force de l’espoir, leur permit de garder la vie. Ils se réfugièrent dans la voute céleste, faisant étinceler les étoiles, faisant naître les astres. Ils se cherchaient dans une valse éternelle. Tantôt l’un, tantôt l’autre. Lyra et Nunki n’avaient qu’un seul but et savaient qu’un jour, ils l’atteindraient, ils en étaient sûr. La force de ce sentiment était aussi intarissable que la force qui liait l’univers. Ces deux éléments avaient su fusionner pour donner deux êtres. Alors, ces deux êtres fusionneraient aussi et ne formeraient un jour qu’un. Énosë.